Interview avec Hugo Figueiredo, pharmacien avec une forte éthique de travail

Episode 6 December 14, 2024 00:53:45
Interview avec Hugo Figueiredo, pharmacien avec une forte éthique de travail
Pharmapro.ch (Suisse romande)
Interview avec Hugo Figueiredo, pharmacien avec une forte éthique de travail

Dec 14 2024 | 00:53:45

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Show Notes

Ce podcast vidéo nous fait voyager aux quatre coins de la Suisse romande et découvrir, dans chacune des villes ou villages que nous visitons, ces lieux de vie que tout le monde connaît : les pharmacies ! Aujourd’hui, c’est à Saint-Imier que nous nous trouvons.

Hugo Figueiredo, propriétaire de plusieurs pharmacies situées dans différents cantons, nous accueille chez lui, à la pharmacie du Vallon. Hugo Figueiredo est interrogé par Céline Dubas, spécialiste en communication.

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Episode Transcript

[00:00:12] Speaker A: Bonjour et bienvenue sur les ondes du podcast de PharmaPro, parce que la pharmacie, c'est la vie. Ce podcast nous fait voyager aux quatre coins de la Suisse romande et nous fait découvrir, dans chaque ville que nous visitons, ces lieux de vie que tout le monde connaît, les pharmacies. Je m'appelle Céline Dubas et je me trouve aujourd'hui à Saint-Imier, dans le Jura bernois, à 15 kilomètres de la Chaux-de-Fonds. Ici, 85% de la population parle français. M. Hugo Figueiredo nous accueille dans sa pharmacie du Valon, ici à Saint-Imier. Il est propriétaire de plusieurs pharmacies réparties dans différents cantons. Aujourd'hui, nous avons la chance de nous trouver à Saint-Imier. Bonjour M. Figueiredo. [00:00:51] Speaker B: Bonjour madame. Bienvenue à Saint-Imier et en particulier dans ma pharmacie, la pharmacie plus du Valon. [00:00:58] Speaker A: Merci. Alors, en plus d'être propriétaire de plusieurs pharmacies, je crois savoir que vous vous engagez beaucoup pour votre profession, mais également dans d'autres activités, y compris au niveau politique. Nous allons parler de tout ça. Mais avant ça, j'aimerais en savoir plus sur votre parcours personnel. Est-ce que vous avez toujours vécu à Saint-Imir ? [00:01:23] Speaker B: Non, mon arrivée à Saint-Imier date d'octobre 2006. Je suis majeur à Saint-Imier depuis quelques mois, depuis un mois. Auparavant, j'ai grandi et fait la majorité de mes écoles à Moutier, dans le Jura bernois toujours, à un peu moins d'une heure d'ici. Et puis, j'avais débarqué en Suisse, on va dire, comme fils d'émigré, finalement, en 1986, dans un petit village du canton de Berne qui s'appelle Roche. [00:01:57] Speaker A: D'accord, et vous veniez depuis le Portugal. [00:01:59] Speaker B: Je venais du Portugal, oui. l'équivalent à peu près à la ville de Bienne en termes de taille, une ville industrielle qui a vécu ses heures de gloire et qui déclinait, ce qui a fait que mes parents ont émigré en Suisse au milieu des années 70 pour la première fois. à l'époque des saisonniers, il y avait des va-et-vient, c'était totalement différent de la situation actuelle. Et puis les enfants ne pouvaient pas être là et ça a seulement été permis justement en 1986, le regroupement familial, en ce qui nous concerne, a eu lieu à cette date-là. [00:02:35] Speaker A: D'accord, donc vous avez rejoint vos parents, vous aviez déjà une dizaine d'années. [00:02:39] Speaker B: J'avais huit ans. quand j'ai rejoint mes parents à Roche et où j'ai poursuivi ma scolarité de base dans l'école qui nous a accueillis là-bas. Moi et mon frère et ma sœur, tous deux aînés, qui avions complété l'effectif de cette école qui lui avait d'ailleurs permis d'être actifs encore quelques années de plus, puisque dans les villages, vous l'avez certainement vu aussi, petit à petit, les écoles ont fermé quand elles n'ont pas assez d'effectifs. Nous étions bienvenus dans ce village pour maintenir l'école aussi. [00:03:12] Speaker A: C'est chouette. [00:03:13] Speaker B: C'était intéressant. [00:03:14] Speaker A: Vous avez été accueilli à Bras-Ouvert, alors ? [00:03:17] Speaker B: Oui, très bien accueilli, oui. Bon souvenir. [00:03:19] Speaker A: Excellent. Et donc, vous avez facilement après appris le français, j'imagine, et poursuivi vos études à Roche, ensuite à Moutier. [00:03:30] Speaker B: Oui, alors fin de l'école, c'est à l'époque du 4-5, maintenant on connaît le 6-3 comme système scolaire, mais à l'époque c'était le 4-5, donc je suis rentré en deuxième année, j'ai repris en deuxième année, six mois d'appui de français, effectivement, hors école pour acquérir la langue. Et à la fin de la quatrième année, pendant la quatrième année, il y avait ce qu'on appelait les épreuves communes, qui étaient des examens, sauf erreur 10, dans toutes les branches, qui nous permettaient d'accéder ou pas à l'école secondaire. qui elle était à Moutier. Oui, c'était comme ça. Il y avait encore la séparation des gens qui fréquentaient l'école secondaire et des gens qui fréquentaient l'école primaire. Elle avait lieu dès la cinquième année, par des épreuves communes, des examens. Ce que j'avais réussi à passer est ce qui m'a ouvert l'entrée à l'école secondaire de Moutier, que j'ai fréquenté jusqu'en 94. Et ensuite, un petit peu la voie classique de l'époque, là aussi ça a beaucoup évolué. Donc c'est-à-dire fin de l'école secondaire, inscription au gymnase français de Bienne au bord du lac pour quatre années. On le faisait à quatre années aussi. Et puis ensuite, j'ai choisi ma voie universitaire à l'Université de Lausanne, de 1998 à 2003, où j'ai obtenu le diplôme fédéral de pharmacien. [00:04:50] Speaker A: Mais vous vous êtes pas arrêté là, sauf erreur. [00:04:53] Speaker B: Non, c'est vrai. J'ai voulu, on va dire, pousser, voir jusqu'où je pouvais pousser l'exercice des études, puisque j'avais la chance d'avoir une certaine facilité, on dirait ça comme ça. Aussi du travail, oui, mais... aussi la facilité, c'est un équilibre, qui m'a permis de me candidater à la réalisation d'un doctorat sous l'égide du professeur Olivier Bugnon, aujourd'hui décédé et regretté. Et puis j'ai fait ça en parallèle au début de mes activités professionnelles, sur lesquelles on reviendra je pense. [00:05:34] Speaker A: J'ai été consulter votre page LinkedIn pour préparer cette interview et je vois que vous avez eu un doctorat, un PhD, Drugs Compliance. C'est quoi la Drugs Compliance ? [00:05:50] Speaker B: Alors ma thèse de doctorat comportait deux volets en lien avec l'activité tout de même officinale. J'ai étudié sur des différents modèles, mathématiques notamment. qui nous permettent de mieux comprendre le comportement de la prise médicamenteuse chez un patient chronique. Et on a fait ça avec les patients qui souffraient d'hypertension artérielle. C'était sous l'égide de la polyclinique médicale universitaire à l'époque. Le professeur Michel Burnier notamment, du côté médical, la doctoresse Marie-Paul Schneider, qui avait commencé à travailler là-dessus, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui l'adhésion thérapeutique ou l'adhésion médicamenteuse. En anglais, on parle de compliance. qu'en français on comprend plus comme un terme juridique. [00:06:40] Speaker A: Oui c'est ça, je pensais conformité, quelque chose comme ça, maintenant c'est l'adhésion. [00:06:44] Speaker B: Oui, aujourd'hui en français on dit l'adhésion médicamenteuse, savoir comment comprendre les enjeux de la prise du médicament au quotidien, qui semble absolument banal, mais qu'il n'est pas du tout. Pour quelqu'un qui en prend un, d'ailleurs je pense que vous et moi dans notre vie, si on doit prendre une semaine d'antibiotiques, il faut probablement qu'on s'accroche pour ne pas en oublier un, Ou deux, c'est déjà contraignant. Alors imaginez les patients qui doivent prendre 1, 2, 3, 4, 6, 10 médicaments par jour. Comment on peut les accompagner et améliorer cette prise, qu'elle soit régulière, qu'elle soit conforme à ce qui est attendu par le médecin. Ça c'était un volet très important et ça aboutit après à des traitements mathématiques de la prise et de l'analyse des données. qu'on recueillait, pour comprendre surtout ce qui se passe quand on oublie, et comment on peut intervenir pour diminuer les oublis. plus la gestion des effets indésirables. Il y a vraiment toute une science, je dirais, là autour, qui se développe petit à pied, qui s'est développée, à laquelle j'ai pu participer un tout petit peu, à un niveau modeste pendant le temps de la thèse. Et l'autre volet était sur la consommation des antibiotiques en ambulatoire, qui est aussi une problématique de santé publique. Et on avait travaillé dans le cadre d'un projet national de recherche scientifique, avec une homologue pour le côté hospitalier. Donc on comparait et on analysait la consommation des antibiotiques à l'hôpital, et en milieu ambulatoire dans les pharmacies. [00:08:13] Speaker A: Donc c'était un peu un travail de groupe. [00:08:16] Speaker B: Ça a été effectivement un travail d'équipe et de groupe, oui, absolument. [00:08:19] Speaker A: Et puis comme vous n'étiez pas assez occupé, en parallèle de ça, on va le voir, vous travaillez bien sûr dans une officine, mais vous avez aussi étudié tout ce qui est les politiques et fonctionnements économiques qui sous-tendent le marché du médicament. [00:08:37] Speaker B: Oui, il y a eu dans le cadre du doctorat, on devait s'intéresser, c'est un règlement qui nous imposait finalement de s'intéresser à d'autres choses que sur lesquelles on était en train de faire la recherche. Et puis je m'étais intéressé à la politique et économie du médicament, au sens effectivement large. L'Unil, l'université de Lausanne, proposait un CAS aujourd'hui, à l'époque je crois que c'était tout simplement un certificat en politique et économie du médicament, qui m'a ouvert d'autres perspectives, qui m'a fait comprendre, ça va de la fixation du prix du médicament, la gestion du brevet, à la politique comment dire, la politique sanitaire pour un état. Qu'est-ce que c'est pour un état ? S'approvisionner en médicaments et toute l'économie qui a derrière, tous les enjeux. Jusqu'où un état peut aller, acheter ou pas ? Est-ce qu'il contente des médicaments essentiels ou est-ce qu'il va plus loin ? La Suisse étant un pays considéré comme riche, c'est pas partout comme ça. Donc c'était intéressant de voir que les enjeux ne sont pas du tout les mêmes dans le pays dans lequel on exerce. ou pour le ministre de la Santé suisse c'est une chose, pour le ministre de la Santé espagne c'est déjà autre chose. Les moyens à disposition et les choix à faire. [00:09:55] Speaker A: Ça vous a donné une vue d'ensemble beaucoup plus large. [00:10:00] Speaker B: Oui, c'était très intéressant avec des intervenants de qualité externe. C'est la chance dans ces programmes qui sont spécifiques d'avoir des gens qui ont une expérience phénoménale et qui viennent vous ouvrir l'esprit sur d'autres enjeux. En Suisse, on parle toujours du prix des médicaments, mais c'est au-delà du prix qu'on paye. Ça va bien plus loin que ça. [00:10:23] Speaker A: Et donc, en parallèle, vous mettiez vos connaissances en pratique, vu que vous avez tout de suite commencé à travailler en officine. Donc, racontez-nous maintenant un peu votre parcours de pharmacien et comment vous avez eu l'idée, puis l'opportunité de devenir propriétaire de pharmacie. Alors, votre première expérience, vous n'étiez pas encore propriétaire. Racontez-nous un peu tout ça. [00:10:44] Speaker B: Alors à la sortie des études, on était comme aujourd'hui, on avait plutôt le choix, je pense, de savoir où on voulait aller. Soit effectivement continuer sur une voie de doctorat, de recherche ou dans l'industrie ou dans l'administration. On a un métier qui permet de prendre plusieurs voie avec le diplôme fédéral et moi j'avais quand même pris la voie de l'officine, j'avais choisi la voie de l'officine et j'étais engagé pour aujourd'hui ce qu'on appelle la chaîne Amavita, la chaîne de pharmacie Amavita dans l'univers Galénica et j'ai eu mon premier poste à Moutier, je retournais dans ma ville où j'avais fait mes études comme pharmacien responsable et gérant d'une pharmacie, je dirais de la pharmacie principale à Moutier à l'époque. qui était la pharmacie où j'allais quand j'étais enfant avec mes parents. Donc là, la boucle était bouclée quelque part. Donc les collaboratrices me connaissaient, enfants, et m'ont retrouvé comme responsable quelques années après. C'est où mes parents allaient, c'est où j'allais. [00:11:45] Speaker A: Est-ce que, peut-être je profite pour vous poser la question, vous aviez déjà envie, enfant, d'être pharmacien ? C'était quelque chose qui vous... Non. C'est un hasard, enfin c'est venu par la suite. [00:11:54] Speaker B: Oui, je ne me souviens pas de tout, mais ça m'est revenu. Parce que maintenant, j'ai des enfants avec lesquels on traite la question de l'avenir professionnel, évidemment. Je disais que je voulais être journaliste. À l'époque. On aurait pu inverser les rôles, peut-être. Mais ça, quand j'étais enfant, je disais ça. Je voulais être journaliste. Et puis, je ne sais pas pourquoi, à vrai dire. Je ne sais plus pourquoi. Et puis, petit à petit, dans mon parcours, Finalement, j'ai pris goût aux sciences. J'ai pris goût aux mathématiques. J'étais assez doué en mathématiques. J'aimais beaucoup la biologie, ces choses comme ça. Vraiment petit à petit, ce goût pour la science est venu. J'ai pris cette option à l'école secondaire. Déjà, plus sciences, maths, physique où j'étais très à l'aise. Au gymnase, j'ai confirmé dans le côté sciences. Et puis, tout en aimant beaucoup l'histoire, par exemple. [00:12:49] Speaker A: L'un n'empêche pas l'autre. [00:12:50] Speaker B: L'un n'empêche pas l'autre. En aimant lire aussi, mais voilà, je préférais être sur mes fiches de maths que sur le roman. [00:12:59] Speaker A: Finalement, plutôt scientifique que journaliste. [00:13:01] Speaker B: Oui, exactement. Je me suis aperçu que j'étais plus scientifique que journaliste. Donc, j'ai pris ce choix-là. [00:13:07] Speaker A: Et donc, pour revenir, vous étiez amoutier dans cette pharmacie en tant que responsable. [00:13:13] Speaker B: Oui. [00:13:13] Speaker A: Et ensuite ? [00:13:15] Speaker B: Ensuite, je raconte l'anecdote ou cette forme, mais j'avais prévu d'aller à Berne, travailler dans le département sciences, qualité et formation à l'époque, je crois qu'il s'appelait comme ça, sous la responsabilité de Martine Rugli, aujourd'hui présidente de Pharma Suisse et amie, qui était prête à m'accueillir au sein de son équipe de formateurs pour les services de qualité médecins-pharmaciens. Toujours dans la science finalement, de transmettre la science si on veut. Et je raconte la négociation comme ça en arrivant à Sonsbo, puisque je venais de Moutier, quand on arrive à Sonsbo en voiture. Il n'y avait pas l'autoroute à l'époque, encore. On peut prendre soit à droite, soit à gauche. À gauche, c'était pour aller à Berne. Et à droite, c'est pour venir à Saint-Imier. Et je raconte ça comme ça. Je suis arrivé à Sonsbo. Au lieu d'aller à gauche, je suis venu à droite. Et je me suis arrêté ici. Parce que ce que je faisais, la manière dont je le faisais, surtout à Moutier comme gérant, ne me convenait plus. C'est vrai, j'avais fait deux ans et demi à peu près, mais ça ne me donnait plus de satisfaction, j'avais envie d'autre chose. Et puis l'opportunité de reprendre cette pharmacie qui est arrivée dans un contexte aussi où on me l'a d'abord proposé comme gérant. Et puis ça ne m'a pas tellement plu parce que finalement je sortais d'une expérience où je n'avais pas trouvé mon compte dans cette fonction-là. Donc j'ai décliné cette offre qui m'avait été faite. On m'avait proposé cette pharmacie pendant mon doctorat puisque la famille de l'ancien propriétaire travaillait par là-bas autour de moi. [00:14:59] Speaker A: Ah d'accord, c'est ça, je me demandais le lien en fait avec Saint-Imide, mais donc la famille de l'ancien propriétaire travaillait avec vous entre Genève et Lausanne pendant votre période de doctorat ? [00:15:09] Speaker B: Oui, la première personne qui m'encadrait, aujourd'hui, Marie-Paul Schneider est professeure associée à Genève, à l'Université de Genève, toujours dans le domaine pharmacie, et c'est la belle-fille. [00:15:20] Speaker A: D'accord. [00:15:21] Speaker B: De feu, Jean-Émile Warhol, qui était le pharmacien propriétaire ici. Elle m'avait dit, est-ce que ça t'intéresserait de reprendre une pharmacie ? Et puis ça, c'était avant mon histoire de Berne, où j'étais bien où j'étais à Moutier, ma ville natale, presque, où j'ai grandi, où tout le monde me connaissait, où je connaissais déjà tout le monde. J'avais fait du football, enfin c'était facile pour moi d'aller dans cet environnement-là, connu. Il y avait mes parents, il y avait mon frère, ma sœur, tout le monde était là. J'avais dit non, je suis bien où je suis. Et donc j'avais décliné ça aussi. Ça m'a été reproposé par un collègue, comme je disais, avec une fonction de responsable. J'ai décliné, mais ça m'a trotté dans la tête. Je me suis dit, mais finalement, est-ce que ce n'est pas le moment d'aligner ? Est-ce que les choses ne sont pas en train de s'aligner ? Et puis pourquoi tu ne la reprendrais pas toi ? tout seul, pour toi, puisque tu n'as pas eu la satisfaction que tu attendais en tant que gérant, l'autre option c'est de faire pour toi. [00:16:14] Speaker A: En fait c'était soit vous sortiez en fait de l'officine, des officines, soit vous continuez mais à un autre poste que celui de pharmacien responsable. [00:16:22] Speaker B: C'est ça. Et puis l'enfant, enfin des enfants, des fils de l'ancien propriétaire travaillent aussi au CHUV là-bas, juste à côté. Et on a mangé ensemble une fois à midi. J'ai sollicité pour lui dire mais... Et. [00:16:33] Speaker A: Lui, il ne voulait pas reprendre ? [00:16:36] Speaker B: Non, parce que lui, il a choisi l'option hospitalière, la voie hospitalière de notre métier, qui est une des options finales qu'on évoquait tout à l'heure. Et lui, il ne se voyait pas revenir dans le milieu officiel, non. Donc, il avait transmis à son père qu'il ne reprendrait pas, lui, cette pharmacie. Et je me suis dit pourquoi pas. Il cherchait quelqu'un. [00:16:57] Speaker A: Donc, vous arrivez ici à Saint-Imier en octobre 2006, donc vous emménagez à Saint-Imier du coup aussi. C'est votre première pharmacie, mais apparemment, vous avez pris goût au fait d'être propriétaire de pharmacie. Comment ça s'est passé pour la suite ? [00:17:12] Speaker B: Ça s'est fait... Enfin, chaque reprise a été... Aujourd'hui, on en a 9. [00:17:19] Speaker A: C'est vrai. Question suivante, c'est combien de pharmacies vous avez aujourd'hui ? [00:17:22] Speaker B: Voilà, alors on en a neuf. Enfin, je dis on, mais ce sont toutes effectivement mes pharmacies en main propre. Je suis le seul détenteur ou le seul actionnaire, comme on dit aujourd'hui, de ces sociétés. Et puis chacune a eu son histoire, au fait. C'est pour ça que je n'arriverai pas à répondre finalement, je ne répondrai pas en détail à toutes, mais ça a toujours été une histoire différente. [00:17:44] Speaker A: Peut-être déjà la deuxième, parce que... Oui. Il y a des pharmaciens qui restent propriétaires d'une seule pharmacie toute leur vie et ça leur convient très bien. Donc déjà ce pas supplémentaire. [00:17:54] Speaker B: Alors le premier pas n'a pas été forcément évident, si je reviens juste un tout petit peu en arrière, parce que je pense que c'est important, je ne l'ai jamais oublié, donc je pense que c'est important que je le mentionne autant que possible. que je n'aurais pas pu le faire s'il n'y avait pas eu une personne en particulier qui s'appelait, malheureusement elle est décédée, mais qui s'appelait Jean-Émile Warhol, effectivement, et la deuxième personne, Olivier Bugnon, et Marie-Paul Schneider à son niveau aussi, tous ces gens qui ont permis que ça se fasse. Parce que j'avais un doctorat en cours, reprendre une pharmacie demande beaucoup de temps, le doctorat demande beaucoup de temps aussi, Donc je me suis retrouvé mathématiquement à faire un 130% pour reprendre cette pharmacie, entre le 80% ici et le 50% du doctorat, qui était une particularité. Et puis j'ai eu beaucoup de compréhension de la part de toutes ces personnes pour pouvoir combiner les différents défis. Je me suis beaucoup engagé aussi, forcément. Mon jour de congé était passé à Lausanne, mais j'en avais qu'un, j'en avais plus qu'un. Alors que théoriquement, je devais passer deux jours et demi sur place. Donc mon professeur m'a fait confiance, m'a laissé cette liberté de gestion du temps. On se retrouvait à discuter le samedi ou le dimanche s'il fallait avec lui. Ça a été très, très particulier, mais lui tenait aussi à ce que j'ai cette chance et je puisse aboutir à quelque chose. Donc il m'a... [00:19:19] Speaker A: Il vous a encouragé ? [00:19:20] Speaker B: Il m'a encouragé, puis Jean-Emile Vorel a permis pour un aspect très simple mais qui aujourd'hui est toujours de l'actualité, c'est le financement. et la facilité de financement. Et quelqu'un qui commence aujourd'hui de rien, s'il n'y a pas ça, il n'y arrive pas. C'était déjà mon cas pour les études où j'ai aussi eu beaucoup de soutien, puisque fils d'ouvrier, sans moyens, s'il n'y avait pas eu un alignement d'étoiles ou de bonnes personnes au bon moment, un entourage précieux, ça n'aurait pas été possible, ni la première, ni la deuxième, ni les autres. [00:19:55] Speaker A: Je pense que c'est une combinaison aussi, puisque vous étiez volontaire, vous avez aussi montré, peut-être que vous en valiez la peine, vous avez reçu le soutien que vous méritiez peut-être. [00:20:06] Speaker B: Peut-être, l'histoire pour l'instant, je pense que j'ai redonné pas mal de ce que j'ai reçu, ou beaucoup, et puis que je continue aussi à le faire. On aura certainement l'occasion d'en parler. Puis la deuxième, pour revenir concrètement à votre question, la deuxième c'était une... Une opportunité, oui, parce que je réponds à une annonce, simplement, dans un journal professionnel, où je vois pharmaciens à vendre. Et puis, curiosité, un peu naturelle chez moi, qui dit, bon, j'écris. Et là, on était en 2011 ? Oui, alors ça se passe… Vous avez. [00:20:40] Speaker A: Fini votre doctorat en 2010 ? Oui. [00:20:42] Speaker B: Je me dis, bon, ben voilà, j'ai fini quelque chose, peut-être qu'il faut que je regarde autre chose. Qu'est-ce que je pourrais faire ? [00:20:50] Speaker A: Parce qu'être juste propriétaire d'une pharmacie, vous aimez bien être sur plusieurs fronts en même temps. [00:20:57] Speaker B: Oui, j'aime bien diversifier mes activités, c'est important pour moi. Je ne m'ennuie pas dans ce que je fais, mais j'aime bien découvrir. J'ai cette curiosité naturelle qui me pousse à aller chercher des choses que peut-être la plupart ne vont pas. On a de quoi s'épanouir dans le métier qu'on fait, dans une officine, ça c'est sûr et certain, parce que les gens sont d'une telle richesse que ce soit les patients, que ce soit les collaborateurs, les partenaires, ça suffit amplement à combler tout ce qu'on a besoin. Mais moi, je voulais voir un peu d'autres choses. Je me suis intéressé à ça via une annonce. Et cette pharmacie-là, pour moi, elle n'était pas reprenable parce que trop petite. Là aussi, j'avais appris, j'étais conseiller, donc c'était déjà difficile à l'époque de reprendre des petites pharmacies. Donc j'avais dit non. Et dans un premier temps, La personne m'a relancé. Je ne sais pas si j'étais le seul à m'être intéressé à l'époque, puisqu'elle, plusieurs mois après, mais moins d'une année après, elle a repris le contact avec moi pour dire maintenant j'arrête vraiment. On peut rediscuter des conditions, mais moi, si vous ne la reprenez pas, moi j'arrête. [00:22:03] Speaker A: Elle m'a taclé sous le paillasson. [00:22:05] Speaker B: Voilà, elle l'arrêtait, elle avait envie d'aller travailler, elle n'avait plus envie d'avoir des soucis, de la gestion, toutes ces pressions financières quand même pour faire tourner des entreprises, elle reste partout, que ce soit une pharmacie ou que ce soit autre chose. Quand on est patron, on a des obligations à respecter, envers nos collaborateurs, envers tout le monde. Il y a naturellement une pression qui existe, et elle ne voulait plus. Donc elle avait décidé de me taquer sous le paillasson. Donc j'ai repris le dossier. Et je me suis dit, bon, toute seule, ça ne va toujours pas mieux. Si ça n'allait pas il y a quelques mois, ça ne va pas mieux. Est-ce que j'ai une solution ? Et ça aboutit au fait que je reprenne la deuxième pharmacie qui existait à la Neuville et que je les mette ensemble. [00:22:44] Speaker A: Ah, d'accord. [00:22:46] Speaker B: Et c'est peut-être là que… Donc, c'était. [00:22:48] Speaker A: De deux propriétaires différents. [00:22:48] Speaker B: Deux propriétaires différents. Je suis allé trouver l'autre propriétaire de l'autre pharmacie pour lui dire, est-ce que vous ne voulez pas vendre ? Puis lui, ça l'a aussi arrangé au moment où je suis arrivé, parce que ce n'est pas un pharmacien, en l'occurrence. C'est pour ça que chaque histoire est vraiment particulière. Ce n'était pas un pharmacien. Il avait, entre guillemets, hérité de cette entreprise qu'il gérait. Puis il m'a dit oui, si, on peut discuter. Et de fil en aiguille, les deux affaires se sont faites. Et ensuite, j'ai mis en commun. [00:23:17] Speaker A: Et donc ça, vous considérez que c'est une pharmacie maintenant ou c'est deux ? [00:23:20] Speaker B: Maintenant, c'est deux pharmacies que j'avais mises en commun, donc c'est pas comme un mariage, mais presque. Il faut faire travailler deux équipes avec deux cultures dans une même entité. C'était intéressant comme challenge. Il faut réussir le mariage, si on veut. Et ensuite, on a déménagé cette pharmacie. C'est devenu une seule entité qu'on a ensuite déménagé en fin 2017 dans le centre commercial à La Neuville. [00:23:45] Speaker A: Donc vous avez fusionné les deux équipes en une seule. [00:23:48] Speaker B: Oui. Et un seul local. [00:23:49] Speaker A: Un seul local, d'accord. [00:23:50] Speaker B: Et ensuite déménagement, quelques années plus tard. Voilà pour la deuxième. [00:23:55] Speaker A: Voilà pour la deuxième. On voit qu'effectivement chaque pharmacie a sa propre histoire. Donc aujourd'hui, vous avez neuf pharmacies dans combien de cantons différents ? [00:24:05] Speaker B: Alors, cantons, je ne sais pas compter comme ça, mais à froid. [00:24:08] Speaker A: Ou villes. [00:24:09] Speaker B: À froid. Alors, cantons, on va commencer par les cantons. Berne-le-Châtel, Vaud, Genève, Bale-Campagne, 5, c'est juste. Le chatel, j'ai dit, hein ? Oui, donc 5. [00:24:21] Speaker A: Excellent, donc en plus, vous devez gérer les différentes réglementations cotonnelles et tout ça ? [00:24:25] Speaker B: Oui, oui. Ça met un peu de piment. Ça met un peu de piment, des fois, c'est vrai. [00:24:33] Speaker A: J'ai beaucoup de questions que j'ai encore envie de vous poser, donc on ne va pas passer en revue l'histoire des 7 autres pharmacies, même si j'aurais très envie de les connaître. [00:24:44] Speaker B: On pourra en discuter en aparté. [00:24:45] Speaker A: Oui, voilà, exactement. En tout cas, félicitations. C'est vraiment impressionnant comme parcours. Est-ce que vous seriez d'accord de nous révéler la clé de votre succès ? [00:25:00] Speaker B: Bonne question, la clé du succès. Si je la connaissais, peut-être que je la garderais précieusement pour moi, non ? [00:25:09] Speaker A: Secrète ? [00:25:10] Speaker B: Non, non, non. [00:25:12] Speaker A: Formule magique. [00:25:13] Speaker B: Je pense que ça passe par forcément le travail, c'est quelque chose qui paraît évident. qu'on questionne un peu peut-être aujourd'hui, mais sans effort. Finalement, si je regarde un petit peu en arrière, il y a toujours eu des efforts. Oui, il y a peut-être eu des facilités un moment ou un autre. Oui, il y a peut-être eu des gens qui ont cru en moi. Enfin, il y a certainement eu des gens qui ont cru en moi. Et puis, je les remercie encore une fois. Je suis très reconnaissant de ça. Mais oui, c'est le travail, la persévérance, Le non-refus d'obstacles, finalement, parce que des obstacles, il y en a eu énormément. [00:25:49] Speaker A: J'imagine. [00:25:50] Speaker B: Énormément, qu'ils soient financiers, qu'ils soient de personnes, parce que peut-être que les gens ne m'appréciaient pas ou ne m'apprécient pas dans telle ou telle phase de reprise, ou même comme patron aujourd'hui, tout ça. C'est la vie, finalement, des entreprises, des équipes. Je n'ai pas eu que des jours où ça se passe bien. J'ai aussi eu beaucoup de jours où ça ne se passait pas du tout bien. [00:26:12] Speaker A: Mais comment vous faites alors quand vous êtes face à un obstacle, vous dites, le refus de l'obstacle, c'est... [00:26:18] Speaker B: Disons que je ne baisse pas les bras. [00:26:19] Speaker A: On trouve une solution. [00:26:20] Speaker B: Oui, je pense être orienté. plus que d'autres peut-être sur solutions. J'aime bien écouter le problème, mais je m'intéresse assez vite à écouter les propositions de solutions plutôt. Ou alors, si je dis ça, écouter par rapport à des collaboratrices ou des partenaires que je peux avoir. Et quand c'est moi, je m'arrête vraiment peu sur le problème. Je cherche comment m'en sortir finalement. Comprendre toutes les causes, les origines des problèmes, oui, mais à quoi bon ? Puisqu'il faut regarder devant pour trouver la solution. On peut refaire l'histoire plus tard, mais quand on est à la tête d'entreprise, on n'a pas toujours le temps de regarder derrière. Et je pense que ça, ça a été une des clés du succès, de gagner confiance, peut-être petit à petit aussi dans mes autres capacités. J'avais un diplôme, donc j'avais prouvé que j'étais capable d'être pharmacien. Est-ce que j'étais capable d'être chef d'entreprise, chef d'équipe ? c'est pas des choses naturelles, il n'y a pas d'historique. Mon père n'était pas pharmacien, ni mon oncle, ni mon grand-père, ni médecin, ni quoi que ce soit. [00:27:28] Speaker A: – Vous n'aviez pas d'exemple dans votre famille, mais du coup peut-être vous avez été inspiré, vous parliez de M. Voirol. – Oui. – Il y a des personnes comme ça qui vous ont... – Oui. [00:27:36] Speaker B: Oui, il y a beaucoup de personnes au sens large parce que je me suis toujours entouré, j'écoute beaucoup les anciens finalement, ou les plus âgés que moi. J'ai toujours été entouré des gens plus âgés que moi, même dans ma vie sociale je dirais, c'est plutôt quelque chose de constant chez moi, avec lesquels j'ai beaucoup appris et qui m'ont très souvent conseillé, apporté des solutions. ou des exemples, comment eux, ils auraient fait. J'ai un dialogue très, très constant, par exemple, avec M. Christophe Rossier, qui est devenu un ami très, très proche, forcément. Aujourd'hui, on fait beaucoup de choses ensemble, encore plus qu'il y a 15 ans, quand on s'est connus, à peu près. Et il y a une complicité qui s'est mise en place. Et puis, ces gens-là, ils m'ont vraiment beaucoup aidé, quand ça n'allait pas le soir, J'ai pu appeler souvent beaucoup de gens, des personnes différentes, Martine Rugry pour d'autres aspects, Olivier Bugnon à l'époque aussi pour encore d'autres problématiques, même privés. Mon entourage professionnel est devenu un entourage qui m'a beaucoup soutenu et qui m'a porté finalement aussi. en me laissant pas dans mon coin tout seul puisque je n'avais pas un père par exemple qui a fait plein d'autres choses très bonnes pour moi mais il n'a pas pu faire ça. Jean-Emile Voirol avait une approche très très très humble. J'ai transformé sa pharmacie un petit peu aujourd'hui, on en voit encore un petit peu les choses. Il m'avait dit quelque chose de très simple, si tu veux un conseil, volontiers, mais je ne veux pas t'influencer, donc, voilà, viens me trouver quand tu as besoin. C'est ce que j'ai fait, ce que j'avais fait, ce que j'ai fait, ce que j'ai fait avec d'autres. Donc je trouve que ça c'était très important. Les gens dans mon groupement, Pharmacipus c'est un groupement de pharmacie indépendant, Donc là aussi j'ai trouvé beaucoup d'appui, j'ai tout de suite rejoint ce groupement quand j'ai repris la première pharmacie. Et à partir de là, pour moi, je suis loyal, donc je n'ai plus de raison de changer si je suis satisfait de comment ça se passe. Eux aussi ont toujours été bons conseillers pour moi. Eric Bussard, qui était déjà là comme directeur à l'époque, et qui a participé à la concrétisation de la reprise de cette pharmacie. Voilà, et qui m'a conseillé, qui connaissait M. Warhol, qui me connaissait un peu moins. Je dirais que c'est... La clé du succès, il n'y en a pas, elle est multifactorielle. Il y a la chance de pouvoir compter sur ses collaboratrices quand on les sollicite. Il y a la chance d'avoir le maximum de compréhension à la maison, en famille, pour les absences. Je me suis probablement un peu parfois noyé dans mon travail, mais... ou dans mes obligations, parce qu'à un moment donné, être propriétaire, oui, il y a des avantages, bien entendu, mais les obligations, elles nous attendent aussi tous les soirs à la maison, même quand on a fini de travailler en officine, ça continue. [00:30:25] Speaker A: Il y a une charge mentale très importante. [00:30:27] Speaker B: Il y a une charge mentale qui est, par période, très importante, effectivement. [00:30:32] Speaker A: Ce que je trouve intéressant aussi dans votre parcours, vous me dites si je me trompe, mais j'ai l'impression que vous n'aviez pas prévu dès le départ d'être multi-entrepreneur, multi-propriétaire. Ça s'est... Enfin, ou bien dites-moi, ce n'était pas un rêve en soi. [00:30:48] Speaker B: Non, non, non. [00:30:49] Speaker A: Donc, ça s'est fait un petit peu comme ça. Est-ce qu'il y a quelque chose qui vous a... Je ne sais pas. guidé, peut-être, sur ce parcours-là. [00:31:00] Speaker B: C'était pas planifié comme ça, c'était pas écrit que Hugo, qui arrive en 1986 en Suisse sans parler français, on est gentiment bientôt, pas que je dise de bêtises, bientôt 40 ans après. soit effectivement multi-propriétaires de pharmacies, d'entreprises, avec à peu près près de 90 personnes, tout ça n'était effectivement, en tout cas pas écrit, pas planifié par moi, non. Les choses se sont faites, je dirais naturellement, jusqu'à peut-être la deuxième c'était où je vous l'ai raconté, la troisième C'est fait parce qu'autour de moi, les choses se passent et je suis actif, un petit peu proactif. [00:31:45] Speaker A: Vous saisissez les chances. [00:31:47] Speaker B: L'occasion fait l'arrond, comme on dit, où les opportunités passent et je les ai saisies, à un moment ou à un autre, jamais dans une planification. Oui, on m'a déjà demandé, tu en auras combien ? Je ne sais pas. Peut-être plus, plus aucune, ou peut-être dix de plus, je ne sais pas. [00:32:06] Speaker A: Est-ce que vous avez l'impression que la Suisse est un pays dans lequel chacun peut réussir s'il en a envie, s'il s'en donne les moyens ? C'est un peu ce que montre votre parcours. [00:32:18] Speaker B: Quand je regarde mon exemple, J'ai pas... la reconnaissance que j'ai envers beaucoup de personnes, je dois aussi l'avoir envers ce pays qui m'a accueilli, effectivement, ou qui a accueilli ma famille en 1986. Moi, je suis aujourd'hui naturalisé, j'ai la double nationalité. Ma mère me dit des fois que je suis plus suisse que les Suisses. C'est la perspective à elle. Parce que j'adopte des comportements ou j'ai adopté des comportements qui sont plus Vous avez grandi ici. J'ai grandi ici, donc la fin de mon éducation en tant que personne s'est faite ici, dans un autre environnement social qui n'est plus celui de mes parents. Elle me dit ça, on en rigole encore, mais c'est vrai, certainement vrai. Et puis ce pays m'a donné beaucoup de chance, oui, je suis convaincu. Je reste convaincu que ce n'est pas parfait, certainement, mais si mes parents n'étaient pas venus ici, si je n'avais pas fait ma scolarité ici, non, aujourd'hui je ne serais pas un pharmacien, je n'aurais pas 90 personnes à qui je donne un travail et qui travaillent pour moi aussi, non, ça n'aurait pas été possible partout. Donc ce pays, oui, a fait le nécessaire et fait le nécessaire, dispose de moyens, dispose de soutien, dispose de structures, des fois pas connues, c'est vrai, Des fois, il faut aller chercher. Les gens, soit ont, soit n'osent pas. Il faut oser. Il faut oser. Parce que le non est garanti, comme on dit, quand on veut quelque chose. Mais le oui, de temps en temps, il arrive. Et puis, je l'ai eu souvent, le oui, quand j'ai demandé. Donc oui, la Suisse, à mon avis, permet. [00:33:57] Speaker A: Et en fait j'ai l'impression que vous contribuez aussi maintenant à faire en sorte que ce pays offre beaucoup de choses parce que vous vous engagez... énormément en parallèle de votre activité professionnelle. Justement, quand j'ai parcouru votre profil sur LinkedIn, j'ai un peu eu le tournis parce que je vais juste citer quelques-uns de ses engagements. En tant qu'étudiant déjà, vous vous engagez au sein de l'association des étudiants ou en tant que délégué. Depuis 2010, vous vous siégez au conseil d'administration de Pharmacie+. Vous en avez parlé. En parallèle, vous avez également été ou êtes encore membre du conseil d'administration de différentes structures. Pharmacien répondant pour deux Hommes, ici à Saint-Imier et à Tramelan. Pharmacien responsable ou animateur au sein de différents cercles de qualité. Conseiller municipal à Saint-Imier. Vous vous engagez aussi dans le football, je crois. [00:34:54] Speaker B: J'ai été président d'un club de foot. [00:34:56] Speaker A: Donc voilà, le doute n'est pas permis, vous aimez vous engager. Qu'est-ce qui vous plaît dans ce type d'activité ? Et puis surtout, j'ai envie de demander, quand est-ce que vous dormez ? [00:35:09] Speaker B: La question de quand est-ce que je dors ? [00:35:10] Speaker A: C'est ça. [00:35:11] Speaker B: Vous n'êtes pas la première à la poser. [00:35:12] Speaker A: Ah voilà, ça me rassure. [00:35:15] Speaker B: Je dors comme tout le monde la nuit, normalement. Des fois moins que d'autres, ça c'est possible. J'ai eu beaucoup de courtes nuits. C'est peut-être un rythme, un entraînement que j'ai pris par la force des choses, en particulier peut-être depuis la période de ma thèse où je devais forcément travailler la nuit. [00:35:35] Speaker A: C'est un rythme que vous avez pris. [00:35:37] Speaker B: Voilà, je passais quelques nuits blanches entre autres, ou même pendant les examens peut-être d'études à l'époque, je me souviens d'avoir passé quelques courtes nuits, mais il y avait un objectif à atteindre, et ma foi c'est vrai, parfois sous détriment de sa condition de santé ou de son physique, mais quand il y a quelque chose à faire, je pars du principe que je dois le faire, donc je dois le terminer, donc si ça doit passer par par des nuits plus courtes, mais ça passera par des nuits plus courtes. J'essaie d'éviter ça maintenant, quand même, depuis la pandémie de Covid en particulier, où c'est encore pire, personnellement. Je dors, je fais des micro-siestes des fois dans la journée quand même, quand j'ai un coup de mou, un coup de fatigue. Mais l'engagement pour moi, c'est une manière de redonner à cette société On peut redonner beaucoup de manières différentes. Quand j'ai des entreprises, je paie des impôts, je salarie des gens, je paie de l'AVS. Tout ça est déjà une contribution, un retour des choses normal, tout à fait normal, par rapport à ce que ce pays et ses structures m'ont permis de faire, m'ont permis de réaliser. Donc ça, je ne le questionne absolument pas. Je suis content que ça se développe. Je suis content de pouvoir rendre ça. Et l'une des autres manières aussi, quand ça ne passe pas par l'agence, ça peut passer par le temps de son temps libre qu'on met à disposition pour du bénévolat, des engagements politiques. Vous avez évoqué ces engagements-là. Toujours dans les domaines normalement où je suis à l'aise, donc là c'est sur la santé. Maintenant je suis au département de l'action sociale, ça colle assez bien avec mon métier de base finalement. Mais je m'intéresse forcément par cette curiosité à beaucoup de choses, donc à tous les autres départements par nature. Et puis j'ai aussi donné quelques années à l'association des diabétiques, toujours à Bernois. Maintenant, je suis aussi donné son domicile. Enfin, je trouve que c'est... J'apprends toujours. Et ce qui me motive, c'est de, je pense, donner son opinion. Avoir l'occasion de donner son opinion, c'est important. Et c'est aussi valorisant, c'est vrai. Et c'est pas une fierté, c'est pas l'objectif en soi quand je m'engage dans quelque chose, mais si les gens croient que votre opinion peut leur apporter, ou vos compétences, votre parcours, quoi que ce soit, peut les aider d'une manière ou d'une autre, soit dans un comité, soit pour faire du bénévolat, comme je dis, de la philanthropie, dans laquelle je fais aussi certaines choses. Donc moi je dis, il faut y aller. [00:38:18] Speaker A: Vous ne vous arrêtez plus ? [00:38:20] Speaker B: Non, mais pourquoi ne pas le faire si on peut le faire ? On est là, on est probablement sur Terre tous pour faire quelque chose. Si ma voie c'est celle-là, pourquoi pas ? [00:38:35] Speaker A: J'ai l'impression que la curiosité est un élément très important pour vous. C'est une de vos caractéristiques, une de vos qualités. qui vous a peut-être amené à vous engager dans toutes ces activités, y compris au niveau professionnel, au niveau de vos officines, à toujours chercher la pharmacie supplémentaire. Je ne sais pas si on peut dire que c'est un principe, mais ma question suivante porte sur les principes qu'il y a beaucoup d'entreprises prospères qui publient leurs principes directeurs, même sur leur site internet, etc. Y compris des entrepreneurs, par exemple, je l'avais mentionné, Ray Dalio, qui est un investisseur, qui est un propriétaire d'une société de hedge funds aux Etats-Unis, qui est très prospère et qui a lui-même publié un livre qui s'appelle Les principes du succès. Donc voilà, on voit qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs qui ont ces principes. Est-ce que La curiosité, ce n'est peut-être pas un principe, mais est-ce que vous aussi, vous avez des principes qui guident vos décisions, aussi bien personnelles que professionnelles ? [00:39:49] Speaker B: Oui, j'ai des principes d'honnêteté, de confiance. Je ne sais pas si c'est des principes ou des valeurs, mais le principe c'est de dire qu'on peut le faire. Si un principe c'est de dire, ben voilà, on essaie de le faire, on essaye. Moi je peux appuyer et pourquoi pas essayer si on peut essayer de transformer quelque chose, de faciliter, de développer. C'est peut-être le principe d'être... d'être animé par une volonté de faire évoluer ce métier. Moi, quand j'ai commencé ce métier, ce n'était pas du tout celui qu'on fait aujourd'hui. Ça me convenait déjà. Mais je suis très content de voir qu'on a pu évoluer dans un certain sens au niveau professionnel. Et je dis ça des fois à mes collaboratrices plus jeunes, de dire moi j'ai eu la chance que les gens ont préparé le terrain avant moi, moi j'ai essayé de préparer la suite pour vous, puis maintenant c'est à vous de faire l'avenir, de façonner l'avenir. Si c'est un terme peut-être que je retiendrai, Je n'ai pas lu, je ne connais pas cet entrepreneur. J'ai lu des dizaines de bouquins de management. Je me souviens du premier qu'on m'a offert ici dans cette pharmacie par mes collaboratrices à Noël. Le titre, c'était le « Manager intuitif ». À l'époque, je ne savais pas quel était le message finalement qu'on voulait me donner à travers ce cadeau. Mais maintenant, avec le recul, je peux le comprendre. Vous avez évoqué curiosité, moi j'ai peut-être un principe d'intuition aussi qui me guide dans mes décisions. J'ai pas besoin d'avoir tous les budgets, toutes les certitudes absolues que je dois reprendre cette pharmacie ou pas. Si je suis convaincu que je peux en faire quelque chose, je peux la développer, l'améliorer, je peux maintenir les places de travail, c'est quelque chose qui compte pour moi. Je vais le faire. Évidemment qu'on va calculer le risque, après j'ai des gens qui m'entourent qui vont me dire si je délire totalement ou bien si c'est faisable. Et même quand ils ont des doutes, si mon instinct me dit que je dois y aller, je vais y aller. Ça, ça a été pour moi... Je fais le lien avec ce manager intuitif qui, à l'époque, m'avait... Peut-être que ces gens ressentaient déjà que j'étais comme ça à l'instinct, dans ce que je décidais. [00:42:11] Speaker A: Ça, c'était plus une valorisation de ce que vous faisiez déjà naturellement. [00:42:14] Speaker B: Je ne suis pas sûr à l'époque. Je pense qu'elles ne comprenaient pas mes décisions. Mais qu'elles avaient trouvé peut-être un début de réponse en disant, il y va à l'instinct. Alors qu'il y a quand même pas mal de réflexions. Il n'y a pas que l'instinct du tout, pas du tout l'instinct. Je pèse le pour et le contre, mais je ne suis pas toujours à faire des analyses SWOT sur toutes les questions, ce n'est pas possible. À un moment donné, il faut décider et quand je décide, normalement, je ne change que très difficilement de cap. Je suis persévérant dans mes décisions. [00:42:47] Speaker A: Donc, il y a la curiosité, vous avez dit, il y a le travail, j'ai l'impression quand même qu'il est important, la force de travail, l'intuition et la persévérance, et puis le fait de ne pas se laisser abattre par les obstacles. Un obstacle, c'est une solution qu'il faut trouver. [00:43:09] Speaker B: Baisser les bras, c'est facile, ne pas se résigner. Oui, j'obtiens aussi des noms, des fois, mais je cherche une autre solution, je reviens avec un autre angle, une autre approche, peut-être. Et puis si ça finit par passer, c'est le but. Mais je ne lâche pas le morceau. [00:43:24] Speaker A: On va parler de l'évolution du métier de pharmacien. menée en 2021 suite à l'épidémie de Covid-19. Vous expliquez que le métier de pharmacien était toujours davantage axé sur le service à la population plutôt que sur la marge à réaliser sur les médicaments. Est-ce que vous êtes toujours de cet avis ? [00:43:57] Speaker B: De plus en plus. Et c'est ça qui... Du côté... métier qui me pousse à continuer d'essayer de développer des projets dans ce sens-là, de participer à des projets pas plus tard que la semaine passée. J'ai informé mes collaboratrices qu'il y avait un nouveau projet intéressant auquel j'aimerais comprendre part, où j'ai été un peu plus formel que le « j'aimerais comprendre part », j'ai plutôt dit que je voulais qu'on fasse ce projet. [00:44:26] Speaker A: Elles n'avaient pas le choix. [00:44:27] Speaker B: Elles pourront toujours avoir le choix, je pense, mais j'en discuterai, j'essaierai de les motiver à accepter. Voilà, c'est ça, les convaincre, effectivement. La politique, c'est aussi ça, c'est beaucoup de convictions à amener, convaincre les autres. Le principe, peut-être, je reviens juste un tout petit peu en arrière, si vous me permettez, sur les principes, c'est d'apprendre des différents environnements que j'ai pu côtoyer. De chacun, je pense que j'ai retiré quelque chose. qui a complété mes compétences ou mes habitudes de chacun, de chaque environnement que j'ai côtoyé ou que je côtoie encore, je prends quelque chose, j'apporte peut-être aussi, visiblement, mais je prends aussi. Que ce soit en termes de management ou en termes de gestion, de tout ce qu'on veut, ou de relations simplement avec les personnes. Et je reviens sur le... L'apprentissage. Oui, voilà. J'apprends partout, donc je pense à compléter mon bagage au fur et à mesure. Et pour revenir au métier, on l'a vu pendant la pandémie de Covid, la population était très satisfaite finalement de nos services à découvert. Parfois aussi qu'on était capable ou compétent de faire ça, ça et ça. Et moi je n'ai pas fait ce métier pour être un vendeur de produits. C'est ce que les gens, une bonne partie de la population ne voit que ça. Mais ce métier est tellement riche, tellement diversifié. porte finalement une solution à un patient ou à quelqu'un qui vient pour un mal de tête ou un mal de dents. Ce n'est pas le produit, c'est la compétence qui est apportée à la personne. Le produit, c'est secondaire. Évidemment qu'on en a besoin pour que ça fonctionne, mais c'est le rôle social qu'on a dans une pharmacie où il y a des dizaines, des centaines de personnes par jour qui viennent discuter. Et ça, on a vu, ça a été très, très fortement mis en exergue pendant la pandémie. où on était les seuls qui répondions encore au téléphone quand on pouvait. Et on a eu des situations sociales assez dramatiques, tristes et joyeuses à la fois. Il n'y avait plus que nous qui étions à l'autre bout du fil pour les gens. Il n'y avait plus personne. Les personnes âgées qui étaient déjà isolées par définition presque à partir d'un certain âge, c'est ici qu'elles téléphonaient pour savoir s'il fallait désinfecter par exemple les pattes du chat. Je ne crois pas que la personne ne téléphonait que pour ça. Elle téléphonait pour avoir une voix humaine de l'autre côté à qui elle pouvait parler. C'est une des choses que je retiens de la pandémie, des petits épisodes, des petits clins d'œil de la pandémie. Il y a eu ça, par exemple. Donc si les services... Donc vous n'êtes. [00:47:08] Speaker A: Pas que des vendeurs, ça c'est sûr. [00:47:10] Speaker B: Si les services vont dans le sens où on apporte quelque chose qui répond à besoin d'une personne en termes de santé, puisque c'est quand même pas commencer à faire tout et n'importe quoi, je pense que c'est très bien et ce sera très plaisant et c'est à quoi j'oeuvre aussi avec mes équipes. [00:47:25] Speaker A: Voilà, je voulais vous demander ce que vous faisiez concrètement pour que ça aille dans ce sens. Donc auprès de vos équipes déjà, vous les... [00:47:32] Speaker B: Alors il y a une certaine culture que j'essaye de leur transmettre, comment on l'a transmise à moi finalement. Oui, on doit maîtriser le côté scientifique des produits, des médicaments, de tout ce qui est pharmaceutique, d'accord, mais après il y a tout le reste, il y a tout le social qu'on ne nous apprend pas à l'université, ou très peu, maintenant oui, mais dans le cursus actuel oui, mais quand moi j'étais formé, absolument pas. Il n'y avait aucun relationnel, aucun cours de communication, il n'y avait à peine un cours de comptabilité, et puis encore c'était un survol. Donc le saut est trop grand par rapport à ce qu'on nous demande aujourd'hui. Et puis moi je suis content que l'écursus soit revu et j'essaie de transmettre cette culture. On ne le fait pas que pour nous, on le fait avant tout pour la pandémie. J'avais réuni mes collaboratrices et je leur ai dit qui trop souvent encore sont aussi considérées elles comme des vendeuses. Les assistantes en pharmacie sont des assistantes en pharmacie, ce ne sont pas des vendeuses spécialisées, même si elles sont formées dans un cursus de vendeuse. Juste ou faux, je ne veux pas discuter de ça maintenant, mais ce ne sont pas des vendeuses spécialisées, ce sont des assistantes en pharmacie, elles assistent à une profession médicale. Et je leur avais dit, si vous ne saviez pas depuis toutes ces années que vous faites votre métier et pourquoi vous le faites, je pense que maintenant vous allez le savoir. Je pense que je ne m'étais pas trompé en leur disant ça. Préparez-vous parce que ça va être costaud. Ça a été. [00:48:49] Speaker A: Ça a été. Elles se sont adaptées et c'est aussi un enrichissement pour elles, j'imagine. [00:48:52] Speaker B: Oui. Je pense qu'elles étaient très satisfaites de faire ça malgré ce que ça a demandé en termes de ressources physiques et personnelles. [00:49:03] Speaker A: On arrive gentiment au bout de cette interview. Je vais juste vous demander, vous poser encore deux petites questions. C'est d'abord, est-ce que vous auriez un livre, un film ou une série télé à recommander à un collègue pharmacien ou entrepreneur ? [00:49:17] Speaker B: Alors, je pourrais recommander celle qu'on m'a recommandée il n'y a pas longtemps. Ça date, je crois, de moins d'une année. On m'a dit, il faut que tu regardes Tapie. Et puis, j'avais regardé Tapie. C'est vrai qu'on y trouve... C'est un parcours aussi qui mérite d'être vu. Il n'a pas fait que des bonnes choses, on va dire, M. Tapie. Mais je me suis retrouvé dans certaines caractéristiques de M. Tapie, oui. Lui non plus, il n'a pas vraiment facilement lâché. Il a su se relever plusieurs fois. Il n'a toujours pas les bons chemins. Ce n'est pas du tout un exemple à suivre, surtout. Mais finalement, cette... Ce n'est pas une hargne, mais c'est une forte volonté, une très forte volonté de créer, de transformer son histoire finalement, de transformer sa vie. Je pense que c'est ça que je trouverais en point commun dans la série. [00:50:11] Speaker A: Qui peut être intéressant dans cette série. [00:50:13] Speaker B: Voilà. Lui aussi, il a réussi à transformer sa vie. [00:50:17] Speaker A: Ça me donne envie d'aller la voir. [00:50:19] Speaker B: Je vous la recommande, je vous la recommande, pour tout entrepreneur finalement, comme vous disiez. [00:50:23] Speaker A: Et puis, finalement, si vous deviez transmettre un seul message à notre audience, de quoi auriez-vous envie que les personnes qui nous écoutent se souviennent au terme de cet entretien ? Une chose. [00:50:34] Speaker B: Une chose ? Adresser aux pharmaciens ? [00:50:39] Speaker A: Je pense que c'est principalement des pharmaciens ou pharmaciennes qui nous écoutent, mais c'est aussi tous les métiers de la pharmacie, et peut-être même d'autres personnes, on ne sait jamais, qui nous écoutent ou nous regardent. [00:50:52] Speaker B: Je ne crois pas que je me suis préparé à cette question-là, mais qu'est-ce que je pourrais leur adresser ? Qu'ils y croient. Si c'est au formatien ou au domaine de la santé, de décloisonner finalement. D'avoir le courage d'aller voir ce que fait l'autre. D'être curieux, de comprendre comment fait l'autre et pourquoi il fait ceci ou cela. Ici, je suis dans une région où les médecins vendent des médicaments. dans un canton qui le permet, c'est particulier, mais on peut être en bagarre contre ça, ou alors on peut essayer de collaborer ensemble tout de même pour l'intérêt du patient, et c'est ce qu'on fait ici. Aujourd'hui, mes collaboratrices et moi avons même des cours de certes de qualité avec des médecins qui vendent des médicaments, parce qu'ils apprécient ce qu'on leur apporte, et ce ne sont pas des concurrents. si j'avais quelque chose à recommander de manière générale, c'est cette interprofessionnalité qui est vraiment nécessaire. Au-delà des satisfactions personnelles qu'on peut retirer, nous, professionnels, les gens ont besoin qu'on se parle et qu'on fonctionne ensemble et qu'on ne se tire pas dans les pattes, comme on dit, et qu'on ne soit pas en confrontation parce qu'ils sont malades. J'ai aussi l'habitude de dire De dire ça de temps en temps, les gens qui viennent chez nous, une grande partie n'est pas bien, sinon ils ne seraient pas là. Ça peut être léger, oui, une gratinure, quelque chose, un bobo, mais ça peut aussi être assez conséquent. On a eu quelques épisodes, forcément en 20 ans de carrière, où on n'aimerait pas être à la place des gens. Parce qu'il y a de la souffrance, il y a plein de choses. Donc ça, il faut qu'on soit là pour eux et il faut qu'on décloisonne. Ce système est encore trop cloisonné pour moi. Travaillons dans ce sens. [00:52:35] Speaker A: Très bien. Merci pour ce mot de la fin qui est plein de perspectives. Merci beaucoup, M. Figueiredo, d'avoir pris de votre temps précieux pour répondre à nos questions. C'était très intéressant et inspirant de vous entendre parler de votre parcours. [00:52:51] Speaker B: Merci. Merci à vous pour l'invitation. [00:52:55] Speaker A: À vous qui nous écoutez en podcast ou qui nous regardez sur YouTube, merci d'avoir suivi cette interview jusqu'au bout. Si vous êtes en recherche d'emploi dans le secteur de la pharmacie, pensez à publier votre CV sur le site pharmaPro.ch. C'est gratuit, rapide, ça vous rend plus visible et facilite vos démarches auprès des employeurs. Depuis peu, vous avez également la possibilité de mettre votre CV en avant pendant une période de temps limitée. Cela montre aux employeurs que vous êtes activement en recherche d'emploi et augmente vos chances d'être invité à un entretien d'embauche. Je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode du podcast de PharmaPro, parce que la pharmacie, c'est la vie.

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